Saturday, December 10, 2011

Transports Publics

Ou comment revoir la notion d'espace personnel ...
Je vous ai déjà raconté combien j'ai été surprise au tout début de mon séjour par le nombre de personnes pouvant s'entasser dans un angkot. Ce n'est pas tout. Depuis, j'ai pris un malin plaisir à prendre les moyens de transports représentant un challenge. Par exemple, pour un voyage de 5 heures, prendre le bus non climatisé ou tu as 50 cm cubes pour t'asseoir, ou le chauffeur n'arrête pas de faire monter les passagers, même si on est déjà tellement entassés qu'on envisage l'espace au dessus des sièges, et que le bus recule et fait un bruit de 30 vespas pas contents dans les cotes. Il y a tellement de passagers que le type chargé des tickets marche à coté du bus (sans problème vu les embouteillages.) Dans ce même bus ou il est permis de fumer, les coudes de mes voisins de droite et gauche se rencontrent à mon nombril et le sac a dos d'un des pauvres mecs qui doivent rester debout me rentre en plein visage. Pendant les 5 heures de voyage. Ce genre d'expérience est devenu une habitude... Dans ces moments, je bénis le cadeau de Sarah Mitraillette. Elle reconnaîtra. 

Une autre situation m'a fait particulièrement rire. Seule sur mon siège à essayer de m'endormir en attendant le départ du bus, je sens tout d'un coup quelqu'un poser quelque chose sur mon ventre. J'ouvre les yeux et me retrouve nez à nez avec une boite de donuts... perplexe j'examine la situation, un type chargé d'énormes cabas  remplis de donuts essaye de les vendre au passagers. Il a du se dire que les avoir directement sur moi m'inciterai d'avantage.... Je me rendors et le laisse les récupérer. Les dix minutes qui ont précédées le départ du bus, je me suis successivement retrouvée avec des tongs, des magazines, des fruits et des gâteaux déposées sur mon ventre, à un tel point que je n'ouvrais même plus les yeux quand quelqu'un posait quelque chose sur moi. J'avais sacrément envie de rire.

Ou alors au quotidien, se retrouver immortalisée à son insu dans les portables de chacun des conducteurs.
 Quand ça vous arrive en France vous me prévenez.
 Ça va faire bizarre à mon retours tiens. 


( D'autres expériences à venir, comptez sur moi.)

Tuesday, November 29, 2011

- KALIMANTAN - ²

Along the River

Se faufiler dans la jungle, avec Olivia, une jeune Anglaise super chouette. On ne pouvait pas se sentir plus amatrices. Dans mon sac, un dictionnaire Indonésien-Anglais, et dans ma tête, des phrases pré-enregistrées avec un accent approximatif:
"Saya mau melihat orangutan" - moi veux voir orangs-outans!
"dalam perahu"- Dans bateau
"Kamu penunjuk jalan?" - toi guide
"Mahal baniak!(s’entraîner à dire ça avec du rire dans la voix, ça passe super bien) - beaucoup cher!
D'autant plus amatrice qu'on ne savait absolument pas ou l'on allait, mais on nous avait dit " tout droit puis la première à droite jusqu'au bout" - dans la jungle- Mais on s'est avancé et là, pour le coup, la jungle perd toute sa légitimité lorsque tu réalises que tu peux véritablement y appliquer le "tout droit puis première à droite".

On arrive aux berges, je fait semblant de maîtriser le jargon, Pak Suryadi n'y voit que du feu, je suis toute fière et on monte dans la barque. (je suis en train de rigoler en regardant mon dictionnaire, parce que j'ai surligné le mot "sol", je pense que je m'attendais à tout.) 
En effet il fallait s'attendre à tout. On quitte la berge difficilement, la barque s'enfonce à ras bord dans l'eau, Olivia et moi rions, joyeusement inquiètes. Ébahies par le paysages on ne sait plus ou regarder, je me retourne pour partager mon enthousiasme avec Pak Suryadi, et le prend en flagrant délit en train d'écoper à l'arrière de la barque:
       "Is there a hole in the boat??!" 
       "yah yaah yaah!!!"
 Il a l'air tellement heureux que l'on ne peut que l'accompagner dans son rire.

A partir de là, on étais amis. C'est comme ça ici. D'ailleurs il n'a pas arrêté de rire tout le voyage.

Revenons aux Orangs-outans. Le suspens à duré environs 20 minutes. On en avait mal aux yeux de scanner la verdure (époustouflante, certes, mais on voulait voir orange nous.) ET LA, après un tournant, comme par hasard, juste LA, à moins deux mètres de nous, sur la rive, un énorme Orang-Outan nous dévisage. J'étais tellement surprise que je n'ai dégainé mon appareil photo que 5 minutes après (excusez moi de ne pas avoir pu immortalisé cela). Il était là, suspendu d'un bras interminable à planer au dessus de l'eau. Je me sentais tellement envahissante sous son regard tranquille. On se sent soudainement ridicule, les bêtes curieuses, c'étaient nous. 
Orang Utan veut dire personne de la forêt en indonésien. Effectivement...


Après avoir demandé à Pak Suryadi de faire demi tour encore et encore, comme des gamines, afin de rester plus longtemps avec eux, on se laisse doucement emporter par le courant, pour enfin pouvoir se concentrer sur ce qui nous entoure:


Evidemment, les nuages baignent dans la fameuse magie que je découvrais sur l'île. 


Au retour au village, Pak Suryadi nous invite à rencontrer sa famille. On s'installe donc sur le porche de sa maison bancale sur pilotis, Olivia et moi serions bien restées mais on pense au chemin peu commode qui nous ramène chez nous et au fait que l'on a pas de lampe de poche. Pak Suryadi et sa fille nous invitent à revenir nous baigner avec eux à la prochaine occasion. On lui demande, juste pour information,quels sont les animaux qui vivent dans la rivière, il nous répond quelque chose qui nous laisse toutes les deux perplexes: "Only playboy". ...
Dernière photos avant de partir
Pak Suryadi a la même enregistré dans son portable.



Sur le chemin du retour, la pénombre de la jungle fourmillait de lucioles.
Meilleur lampe de poche que ça, tu meurs. 

Wednesday, November 23, 2011

- KALIMANTAN -


Survoler la jungle. Véritablement survoler la jungle. S'imaginer toute la vie qu'elle contient, se sentir minuscule et légèrement coupable de débarquer en avion sur le territoire de mère nature. C'est majestueusement grand, et encore trop petit, même si je n'arrive pas à en voir le bout. Mon coeur se pince à la vue des parcelles noircies, et au tracé urbain gris-ocre qui ronge le vert émeraude. 
On m'attend à l'aéroport, je ne sais pas à quoi ressemble mon hôte, je crois que lui non plus, mais je suis la seule blanche (et la seule crinière bouclée) à descendre les marches de l'avion, ça ne devrait pas être sorcier. En effet, une fois mon énorme sac à dos récupéré, j'entends mon nom quelque part dans la foule et un tout petit monsieur ayant l'air tout gentil accoure, brandissant une photocopie de mon passeport, qu'il martèle du doigt. 
Le paysage semble se répéter encore et encore alors que l'on s'avance vers Suka Mulia, le village ou est implantée l'asso: des buissons à perte de vue, qui bordent la longue et unique route. On ne croise qu'une mobylette de temps en temps, j'hallucine devant ce vide après avoir passé deux mois dans la fièvre de Jakarta. J'ai l'impression de découvrir une île fantôme. Il est 17h et il fait déjà nuit. On passe quelques warungs: planches taule et toile qui abritent magasins, ateliers et restaurants improvisés au bord de la route. Les quelques maisons que l'on passe sont toutes sur pilotis, toutes minuscules et colorées tels des polipockets.   
Les gens qui se promènent ou qui squattent près des warungs sont tous en pyjama... 

Je suis logée chez des amis. Merveilleuse et incroyable maison, à laquelle on accède par un ponton qui traverse la marre flanquée de deux fontaines et la piscine. (Oui, je vous le fait pas dire, c'est le rêve.) La maison est toute de bois, Dayak style ( La culture Dayak plus en détail plus bas, ou haut, je ne sais pas dans quel sens vous êtes...). Des plantes partout, des chaises longues et hamacs, génial, génial. Il fait nuit, donc je n'arrive pas à voir ce qui nous entoure. Et là...Dans ma chambre, pour me souhaiter la bienvenue...




Vers trois heures du matin, un vacarme incroyable me pousse hors du lit... La jungle se réveille. Je distingue à peine les insectes des oiseaux. La lumière douce et pastel découpe a merveille les arbres gigantesques. Je n'ai même pas sommeil.
 Dans mon jardin, la jungle....


***
Un petit tour de l'île:

Pour ma première semaine à Kalimantan, j'ai la chance de faire la rencontre de Nellie, une bénévole Australienne super motivée pour que l'on croque la vie à pleines dents. Le premier jour, à peine sorties du boulot, on enfourche sa mobylette et on bourdonne à travers les villages minuscules. Sentiment de liberté extrême, le vent humide qui me fouette le visage, la verdure sans fin et le ciel bleu. 









Le long de la rivière Rungan, des villages sur pilotis, des barques telles des mouches, et puis la jungle. Je vois des enfants plonger, des familles se doucher dans l'eau ocre... J'ai un drôle de sourire inconfortable , dans ma tête raisonne ce que j'ai entendu à Jakarta: l'eau est pleine de mercure rejetée par les chercheurs d'or... sentiment d'injustice et d'impuissance...   








Promenade et escalade du Bukit

4 mobylettes en vadrouille plus tard, je me laisse guider par des amis jusqu'au sommet d'une des deux seules collines de la région. Deux énormes bosses côte à côte, élevées là au milieu de nulle part, tel Stonehenge. La colline est sacrée, ce qui ne m'étonne pas: à ce que je viens de vous raconter s'ajoutent des pierres gigantesques en forme de grain de café qui semblent garder le sentiers. On m'explique la tradition à respecter, concernant les Djinns qui habitent la colline, j'applique les consignes. 


Arrivée au sommet, je me laisse enivrer par l'étendue et la rotondité de la terre


Après la descente synchronisée avec celle du soleil, je ne peux que conclure que j'aime cette île.
J'aime sa simplicité qui cache habilement une profondeur surprenante.


Friday, October 14, 2011

MARKET DAY!

Après avoir dépensé beaucoup d'argent et de temps à aller faire mes courses au mall le plus proche, j'ai pris de bonnes résolutions et me suis risquée à faire mes courses comme les connaisseurs: Au marché traditionnel.

Le marché Pasar Mede!  
Première difficulté, traverser la route. Il n'y a pas de passage piéton, quand aux feux, n'en parlons pas. (Il semblerai que ça n'existe pas ici...) En gros tu traverses en bravant la circulation, le ventre serré, en brandissant une main dans la direction des voitures et des mobylettes. La technique fonctionne (c'est nettement plus difficile en sens inverse quand les mains sont prises avec les paquets des courses.). 
Arrivée au temple des fruits et légumes, j'ai limite envie de m'enfuir en sens inverse, attaquée en pleine figure par  l'odeur répulsive, acre et acide du mélange "poisson séché- tofu- noix de coco pilée" (ne vous laissez pas berner: la noix de coco, ça fouette.). 
Bon il y a les milles couleurs vives des étalages pour rattraper ça. Je coupe ma respiration et m'avance. 

L’embarras du choix en pleine action. D'autant plus que tout à l'air délicieux, tout à l'air pareil, beaucoup de choses me sont étrangères, et que tout le monde t'appelle: " Miss! Hello Miss!" en brandissant un épis de mais ou un fruit louche en plein dans ta figure. 

Je file m'isoler auprès d'un étalage ou un petit attroupement à l'air de bien s'ammuser. Immédiatement, le vendeur essaye de me vendre ses mangues.  Il était particulièrement sympathique ce tout petit monsieur, complètement jovial, un brin illuminé. 
Du coup, j'ai considéré son offre. 

VOTRE ATTENTION S'IL VOUS PLAIT- Je suis (toute) fière de vous annoncer que j'ai franchi l'étape démaquant les débutant des super-débutants: J'ai fait mon premier "bargain": Oui oui, j'ai marchandé le prix de mes deux mangues et quinze bananes. Je vous explique tout de suite pourquoi c'est un exploit: Avant tout: je ne maîtrise toujours pas très bien la valeur de l'argent. "Berapa harganya?" ("ça coûte combien?") "Sembilan! Sembilan!" 9000 rupies pour mes bananes? euh, (calculcalculcalcul gnnnn soit moins d'un euro... c'est une blague???) - Bon, il fait payer les autres clients 5000, en gros j'ai l'air d'une idiote à me réjouir. La deuxième difficulté, c'est de savoir quoi faire de mes scrupules: jamais de ma vie je ne trouverai de la nourriture quasi gratuite comme ça. Le chiffre 7 étant celui que je mémorise le plus facilement, je lui dit "Tujuh!"- Les types qui vendent du tofu derrière nous se mettent à rigoler et à s'exclamer en Indonésien. Le petit monsieur ri et insiste "Sembilan". Moi aussi j'insiste en rigolant: "Tujuh!" - mini joute verbale ( dans la joie et la bonne humeur) Et "Tujuh" l'emporte! Depuis j'ai décidé que ce monsieur serait mon marchand préféré, je ne m'approvisionne plus que chez lui.









Mr Tofu qui s'est bien amusé quand j'ai marchandé
                     avec son pote, 
             préparant des dès de
                       Tempeh!






















Mr rice, avec qui il était hors de question de marchander!












Tout cela, c'est à Pasar Mede.
Mais si vous voulez encore plus traditionnel: Veuillez vous réveiller à 5h et prendre un Angkot! 


Oui oui, c'est normal: les mobylettes passent entre les étalages, les poulets sont à même l'air et les mouches à même les poulets. Il y a toujours l'odeur de poisson-tofu-coco et ici la nourriture est étalée sur le sol.
ET REBELOTTE le marchandage. C'est devenu une habitude, j'avance dans les rangs des débutants. Seul hic, je me fais reprendre par Nori, "La prochaine fois, essaye de donner l'argent et de prendre la monnaie avec la main droite." et Miiiince. Je suis navrée. 


Je vous écrit bientôt les aventures alimentaires. Parce que c'est bien beau d'acheter, après il faut en faire quelque chose....

Monday, October 3, 2011

TAKE A DEEP BREATH AND DIVE **


Le Grand Bleu
Se perdre dans l'immensité

Nori et moi  perdues quelque part dans la mer de Java

Le deuxième jour, levé à 6h pour profiter au maximum de la journée. Petit déjeuner: une pinte de thé jasmin et 4 bananes (Plus une quinzaine d'autre pour le voyage.) Je suis encore embrumée par le sommeil, je me cale à l'avant de la barque et je laisse éclaboussures et secousses se charger de mon réveil. 

Une heure de vogue pour atteindre l'île. Je suis troublée par la beauté de la mer. Une étendue saphir taillée brut, à peine moutonneuse. Certaines vagues dignes de la côte basque, on se cramponne. La houle, la houle, à se retrouver parfois suspendues au dessus du bleu immense le temps d'un va et vient. Melani pousse des cris à la Michael Jackson à chaque fois que la barque s’écrase entre deux creux. 

Eh! Je ne vous ment pas: J'ai eu le privilège de voir deux poissons volants! (Bon, je croyais que ça n'existait pas. La seule fois ou j'en ai entendu parler, c'était dans Boule et Bill, quand j'avais 9 ans.) La première fois, je n'ai rien dit, j'ai cru qu'il s'agissait d'un martin pêcheur (Hum. On ne sait jamais.). Et puis là, une bestiole turquoise-argentée, flanquée de deux énormes nageoires transparentes jaillit de l'eau, traverse une distance de 8m rasant la surface de l'eau à toute allure avant de s'écraser dans une vague. Merci Boule et Bill (Surement la pire BD au monde) de m'avoir ouvert l'esprit à ce cadeau de la nature. 

Bon, revenons aux choses sérieuses. On approche du but: l'eau s'éclaircit. Doux Jésus, j'aperçoit tout un univers 15 mètres sous mes pieds. L'eau est encore sombre mais je distingue les couleurs éclatantes des coraux. On s'approche du ponton, on s'approche, l'eau toujours plus claire. Il y a des bancs de poisson tout autour de nous. Je jubile!

Vite, j'enfile masque et tuba (Une première pour moi, j'ai l'air absolument ridicule mais alors là, couldn't care less!). Rien à faire de l'échelle, je saute! Eau tiède et salée - Rien que ça c'est le bonheur. Le pêcheur jette des miettes de pain dans l'eau. Sur le coup j'ai un drôle de frisson: Imaginez Trafalgar Square à Londres et remplacez les pigeons par des poissons, et vous, vous nagez en plein dedans. Ma respiration est on ne peut plus irrégulière, en plus le tuba est moyennement étanche. J'essaye de gérer tout ça, en plus de l'euphorie totale de baigner en plein rêve éveillé. Je n'ose à peine nager, de peur de dégommer la nuée de poisson qui m'entoure.  Il y a ce vide alarmant sous moi, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer toutes les créatures louches et dangereuses qui pourraient surgir soudainement. Rapidement, je suis comme aspirée de curiosité vers l'immensité. Je m'éloigne, je m'éloigne, hallucinant devant la beauté qui s'étend sous moi. Je flotte tranquillement, je n'ai presque pas besoin de nager, je suis transportée. 
Impossible de décrire. 

I feel so small, so free

Je me suis comme perdue. Impossible de me décider à revenir à la barque. Je ne réalise même pas que je temps passe. Je ne sais même pas ou sont les autres. Je suis seule. Avec des créatures curieusement sympathiques. Un petit nuage de poisson me suit  tranquillement partout ou j'explore. Moins je bouge, plus les poissons pointent le bout de leur nez. Ils viennent me renifler. Il y en a des drôles, turquoise, mauve et jaune, la bouche en cul de poule. Il y a ceux qui me suivent depuis tout à l'heure, noirs et blancs, Ils déambulent devant mon masque. Je joue avec mes mains autours d'eux. Je ne peux pas m'empêcher de rire. Drôle d'effet dans le tuba. Puis il y a des plus farouches qui restent en profondeur. J'ai envie d'aller plus près des coraux, mais la surface me retiens (le sel surement). Je tends les bras, je m'étire autant que possible pour tâter la surface des énormes coraux semblables à des cervelles de géants. C'est absolument magique.


Tout d'un coup, je me rend compte que je suis cernée par une cinquantaine de poissons, tous extrêmement curieux. Ils se mettent à me becter la peau. Au début je ris, toute fière de la réussite de mon approche. Mais Euh. Une pensée désagréable me frôle: je suis un peu trop seule, et eux un peu trop collants, ça commence à faire bizarre d'être picorée comme ça: je m'empresse de retrouver un peu la civilisation.


Après plus d'une heure de barbote, on finit par aller explorer l'île avec Melani et Nori. 

Je finis par m'étaler dans le sable bouillant à manger des bananes. Je ris intérieurement.

 Ça c'est du staaage!

Et puis, pour finir la journée en beauté, le pêcheur nous emmène voir des requins!!!!
Je suis au stade ou je lui fais entièrement confiance, après avoir eu confirmation qu'il n'y a aucun risque:
Go go go: j'enfile le masque et le tuba. Melani et Nori préfèrent prendre des photos. Ça par contre ça me rassure moyennement. Première étape: je suis dans l'eau. Ils ondulent autours de moi, pleins de nonchalance. Bon. Tant qu'à faire, je vais nager un peu ( près de l’échelle tout de même. ) Ils sont tous là, lisses et luisants comme du cuir noir. Je n'ose pas nager normalement, je ne sais pas comment un coup de pied dans la face les ferait réagir. J'adore. Je les frôle à peine. Ils me scrutent de coté, leur yeux verts, remplis d'une maigre fente noire. Frisson. Là par contre je me suis moins attardée.



Such a perfect day!

( En revanche, pire coup de soleil de toute ma vie)

Thursday, September 29, 2011

TAKE A DEEP BREATH AND DIVE *

L'expérience qui te transporte.

Mmmh, comment vous faire partager ces instant tels qu'ils se sont présentés à nous? 
Tentative:



 On l'a trouvé, notre pêcheur. Un type pas très bavard, mais des rides de rire au coin des yeux. Ses deux petites filles calmes comme leur père, grimpent à bord et nous voilà cinq privilégiées sur une barque merveilleusement fragile. Le parfum de l'essence, les pétards incessant du moteur, les secousses qui nous chahutent et puis cette envie d'ouvrir grand les bras dans le vent salé, de jouer à Titanic, de crier à l'horizon qu'on se sent libre.



Vous apercevez le tout petit bout de terre derrière nous? Et bien c'est là ou l'on va!
Tout le trajet, on était toujours en train de manger
nos jamalacs.


Première chose qui nous fait perdre la tête: La pureté de l'eau, turquoise, cristalline.
Melani et moi sommes excitées comme des gamines à faire le tour de la barque,
à s'écrier au moindre corail que l'on aperçoit.
Les filles du pêcheur sourient à notre candeur. 

La barque s'arrête à 20 mètres de la plage. On s'arrête là??!! Le pied!
Vite, on saute de la barque dans l'eau délicieusement chaude.
Je ne sais pas ou donner de la tête, j'ai envie de courir au rivage, de plonger, de tout photographier, de ramasser les milliers trésors que je trouve, je n'arrive pas à me retenir de rire. J'ouvre grand les bras, je rêve.


 20 minutes suffisent pour faire le tour de l'île.
On passe pas mal de temps à barboter, pas forcément confiante à la vue des drôles d'algues sous mes brasses.
Et puis avec l'appel du soleil couchant, on a fait demi tour sur notre barque. 



Le retour est très calme. Personne ne parle, un peu comme si l'on avait le souffle coupé devant le spectacle.
D'immenses rayons d'une lueur timide balayent le ciel.
Je souris 
 Je suis tellement bien, là, ballottée, les pieds éclaboussés de temps à autre.
Mes vêtements sont trempés, salés, 
Je suis heureuse. 


Allah Hu Akbar

***

Saturday, September 24, 2011

A week End In Paradize - We Got There!

Karimun Jawa, LA TERRE FERME!


Oh Wooow, arrivée majestueuse dans le petit port de l'île, rien que de la verdure, du sable fin et une eau cristalline. Bye bye la ville! A nous la nature! 


Il y a trop de belles choses que j'aimerai vous montrer,
cette fois, ce sera surtout des photos! 



Nous sommes restées dans ce que l'on appelle un Home stay. C'est comme ça partout en Indonésie, l'alternative à l'Hôtel, c'est de louer une chambre dans une maison.

 Annecdote: J'étais prévenue de la nécessité de toujours marchander pour tout en Indonésie, "Tawar-menawar". Le jour du départ, j'ai pu voir ma maître de stage à l'oeuvre avec le type qui nous louait la chambre. Je ne comprenais rien à la discussion, mais le type avais un sourire énorme, il avait l'air de raconter une historie drôle. Ma maître de stage souriait, impassible, comme si elle commentait son histoire drôle. Ça a duré comme ça 15 minutes. (On m'a expliqué ensuite qu'il voulait augmenter le prix initial de la chambre, comme ça...) 15 minutes de discussion calme et posée pour en arriver au prix présenté à la base. (Moi j'aurai déjà explosé depuis 12 minutes.) 
Je dois vraiment -vraiment- apprendre la Patience des gens d'ici.


Arrivée au coeur du tout petit village, On s'est enquillées entre les toutes petites maisons à la recherche d'un pêcheur qui voudrait bien nous emmener sur les îles voisines -Je ne vous mentionne plus les regards curieux des passants face à la blancheur de ma peau- Là ou l'on frappait, on nous invitait à boire un verre.
Une femme nous à vu nous exalter, Melani et moi devant les arbres débordants de fruits colorés, des Jamalacs ("pommes d'eau"). Elle s'est mise à en cueillir et à nous les offrir sans s'arrêter. J'étais au paradis, baignant dans cette générosité si simple et spontanée, 
et ça ne faisait pas 20 minutes que je foulais l'île.



***