Thursday, September 29, 2011

TAKE A DEEP BREATH AND DIVE *

L'expérience qui te transporte.

Mmmh, comment vous faire partager ces instant tels qu'ils se sont présentés à nous? 
Tentative:



 On l'a trouvé, notre pêcheur. Un type pas très bavard, mais des rides de rire au coin des yeux. Ses deux petites filles calmes comme leur père, grimpent à bord et nous voilà cinq privilégiées sur une barque merveilleusement fragile. Le parfum de l'essence, les pétards incessant du moteur, les secousses qui nous chahutent et puis cette envie d'ouvrir grand les bras dans le vent salé, de jouer à Titanic, de crier à l'horizon qu'on se sent libre.



Vous apercevez le tout petit bout de terre derrière nous? Et bien c'est là ou l'on va!
Tout le trajet, on était toujours en train de manger
nos jamalacs.


Première chose qui nous fait perdre la tête: La pureté de l'eau, turquoise, cristalline.
Melani et moi sommes excitées comme des gamines à faire le tour de la barque,
à s'écrier au moindre corail que l'on aperçoit.
Les filles du pêcheur sourient à notre candeur. 

La barque s'arrête à 20 mètres de la plage. On s'arrête là??!! Le pied!
Vite, on saute de la barque dans l'eau délicieusement chaude.
Je ne sais pas ou donner de la tête, j'ai envie de courir au rivage, de plonger, de tout photographier, de ramasser les milliers trésors que je trouve, je n'arrive pas à me retenir de rire. J'ouvre grand les bras, je rêve.


 20 minutes suffisent pour faire le tour de l'île.
On passe pas mal de temps à barboter, pas forcément confiante à la vue des drôles d'algues sous mes brasses.
Et puis avec l'appel du soleil couchant, on a fait demi tour sur notre barque. 



Le retour est très calme. Personne ne parle, un peu comme si l'on avait le souffle coupé devant le spectacle.
D'immenses rayons d'une lueur timide balayent le ciel.
Je souris 
 Je suis tellement bien, là, ballottée, les pieds éclaboussés de temps à autre.
Mes vêtements sont trempés, salés, 
Je suis heureuse. 


Allah Hu Akbar

***

Saturday, September 24, 2011

A week End In Paradize - We Got There!

Karimun Jawa, LA TERRE FERME!


Oh Wooow, arrivée majestueuse dans le petit port de l'île, rien que de la verdure, du sable fin et une eau cristalline. Bye bye la ville! A nous la nature! 


Il y a trop de belles choses que j'aimerai vous montrer,
cette fois, ce sera surtout des photos! 



Nous sommes restées dans ce que l'on appelle un Home stay. C'est comme ça partout en Indonésie, l'alternative à l'Hôtel, c'est de louer une chambre dans une maison.

 Annecdote: J'étais prévenue de la nécessité de toujours marchander pour tout en Indonésie, "Tawar-menawar". Le jour du départ, j'ai pu voir ma maître de stage à l'oeuvre avec le type qui nous louait la chambre. Je ne comprenais rien à la discussion, mais le type avais un sourire énorme, il avait l'air de raconter une historie drôle. Ma maître de stage souriait, impassible, comme si elle commentait son histoire drôle. Ça a duré comme ça 15 minutes. (On m'a expliqué ensuite qu'il voulait augmenter le prix initial de la chambre, comme ça...) 15 minutes de discussion calme et posée pour en arriver au prix présenté à la base. (Moi j'aurai déjà explosé depuis 12 minutes.) 
Je dois vraiment -vraiment- apprendre la Patience des gens d'ici.


Arrivée au coeur du tout petit village, On s'est enquillées entre les toutes petites maisons à la recherche d'un pêcheur qui voudrait bien nous emmener sur les îles voisines -Je ne vous mentionne plus les regards curieux des passants face à la blancheur de ma peau- Là ou l'on frappait, on nous invitait à boire un verre.
Une femme nous à vu nous exalter, Melani et moi devant les arbres débordants de fruits colorés, des Jamalacs ("pommes d'eau"). Elle s'est mise à en cueillir et à nous les offrir sans s'arrêter. J'étais au paradis, baignant dans cette générosité si simple et spontanée, 
et ça ne faisait pas 20 minutes que je foulais l'île.



***

A Week End In Paradize - First you have to get there !

On va pas se mentir, l'accès au paradis, c'est pas une chose facile. 

Le weekend dernier, on s'est motivées pour braver les 20h de routes pour atteindre les îles de 
Karimun Jawa!

L'aventure commence à peine sorties de la résidence:
On scrute la file de circulation chaotique à la recherche d'un ANGKOT - De mini boites de conserves sur roues; plus communément appelées transports en commun-
Tout d'un coup, à peine ai-je entendu "Celui-ci! On y va!", je vois mes deux coéquipières braver les mobylettes et s'avancer droit dans la circulation, vers un Angkot rouge minuscule. Non non, l'Angkot ne s'arrête pas pour vous, il vous happe au passage. On est mêmes restées un instant en plein milieu de la circulation, à suivre l'engin tout en demandant ou il allait, puis en essayant d'y faire entrer nos trois gabarits XS, et nos sacs un peu moins XS.




Une fois dans l'Angkot, Nori me pose une question qui me rend perplexe: "Ta mère aurait-elle été d'accord pour que tu montes dans un angkot?".... euh... J'ai encore le choix de descendre?
Bon, vous voyez la taille d'une baignoire? Et bien mettez y 13 personnes et leur chargement, vous avez un Angkot à Jakarta! Je n'ai pas eu la place pour sortir mon appareil et immortaliser cette expérience, excusez moi. -Plus tard surement-
J'ai posé pleins de question tout le trajet, j'ai eu des réponses moyennement précises: Le prix varie en fonction de la course (en gros tu donnes tes 40 000 Rupies au chauffeur et tu attends qu'il te rendre de la monnaie, ou pas); La destination de l'Angkot reste une surprise tant que tu ne demandes pas à quelqu'un; Il s'arrête ou tu veux, quand tu veux, après, à toi de voir comment tu montes et descends. Et non, on ne me conseille pas de le prendre toute seule... Ok, c'est Parti. (secousses-sauna-secousses-sauna-secousses- sauna)


On enchaîne avec quelque chose de nettement plus familier: l'autocar. J'abrège ce passage- pourtant interminable- Pour vous donner une idée à l'arrivée (après être passées par la case taxi) ça donne ça:


Il est 4h30 du matin, j'ai des courbatures partout et il faut attendre le bateau qui arrive dans 4 heures. En gros je DOIS dormir, peu importe les conditions. Heureusement, Nori et Melani ont l'idée merveilleuse d'acheter des donuts pour nous remettre les idées en place: Attention, ici ça ne rigole pas avec les gâteries, mais en plus quand il s'agit de donuts: je vous présente:
Dunkin Donuts



Bon, vous allez dire que je ne suis jamais contente, mais une fois dans le bateau, j'ai sacrément regretté la pause donuts. 

Monday, September 19, 2011

CURE DE JOUVENCE.

La rencontre avec les enfants du village. Voilà ce qui m'a sincèrement touché pendant ces trois jours à Cipanas.
C'est de la sorcellerie: ils vous envoûtent l'air de rien sous leur charme doux et joyeux. 
J'aurai pu passer les trois jours à établir le contact avec eux.
Voyez à distance:


Ça commence au Village YUM: A peine sortie de la voiture pour aider à décharger,  une mini horde nous assaille et vide le reste du coffre en deux temps trois mouvement. Je n'ai pas vraiment le temps d'identifier la nature de la horde, elle est déjà partie s'en prendre à une autre voiture. Je me sens inutile donc je la rejoint. Là, 4 petits mec hauts comme trois pommes vident le coffre plein de plantes à mettre en terre. Ils tendent les bras et courent déposer leur trésors pour revenir en chercher, en un coup de vent. Je demande à une femme s'ils travaillent ici. "Non non, ce sont les enfants du village, ils viennent souvent nous aider." 
... ah ... - le charme agit


Un peu plus tard, entre deux temps d'organisation, je dégaine l'appareil. Timides et embarrassées, moi et mes grosses pattes de touriste n'osons pas les prendre en photo. Mais à peine l'ont ils aperçu qu'il se mettent à poser comme des pros et à m'appeller: "phoootoooo, phoootoooo!!!!" J'approche. "Whhaaaattt isss youuurrr naaaammme????" Je ris, je m'accroupis et je mitraille avec mon objectif pourris. Je me présente, ils éclatent de rire au son de mon nom, et leur demande les leurs (A noter: Mon langage des signes est nettement plus efficaces que mes paroles.) Bon, je n'en ai retenu aucun. Je suis trop sous le charme. 

Tout d'un coup ils s'écrient en indonésien et s'enfuient. Perplexe, je demande des explications à mes collègues. "Ils sont partis prier."... ah... comme ça? Tout d'un coup? Bon... Le charme continu à opérer...

Les activités de la journée défilent.  A la moindre pause, je sors l'appareil pour photographier la ferme. Une dizaine de garçons du village attroupés autours des biquettes attire mon objectif. Je m'approche et joue à la fermière avec eux. C'est comme s'ils attendaient mon top départ pour pouvoir arracher de l'herbe. J'en vois deux qui s'amusent à fouetter une chèvre avec. J'interviens, comme je peux, parce que je ne sais pas parler indonésien: "No noo! Be goood! Be goood!". Traduction en langage des signes: J'accompagne les paroles de grandes caresses bienveillantes sur la tête de la chèvre. 
Pour comprendre ce que j'ai alors vécu, il est nécessaire de replonger dans " STAR WARS IV- Le retour du Jedi", le passage avec les Ewoks
Imaginez dix gamins balancer l'herbe de coté et caresser frénétiquement des chèvres en répettant "beeee gooooooood beee gooooooooood beeee goooooood". Je craaaque. 



Bon et dans tout ça, il y a des filles aussi! - Il faut remarquer qu'ici, les garçons et les filles ne se mélangent pas. C'est drôle, c'est tout à fait naturel chez eux-




Bon, les filles ont été plus discrètes pendant mes trois jours à Cipanas, mais j'ai tout de même eu droit à une séance absolument mythique de hula-hoop musical avec quelques unes d'entre elles. 
Imaginez. C'est l'après-midi, les enfants de l'Ecoles Internationale sont partis, tout retrouve son calme dans la ferme. On a sorti un bac d'instruments de musique pour les enfants du village, et cinq hula-hoops. Melani, Kim et moi étions assises à souffler après avoir réglé nos comptes avec les lopins de terres. Les filles du village, elles, étaient en pleine forme. Elles nous démontraient leurs talents au cerceau. 
En voyant que tout le monde boudait le bac à musique, je l'ai envisagé discrètement. Après avoir tâté les drôles d'instruments qu'il renfermait, (Comment faire de la musique avec 7 timbales?) J'ai rythmé leur spectacle avec deux claves. 


Et là, Les filles ont chacune pris un instrument et se sont mises à nous faire un show inédit: Le cerceau, le tambourin ET LE CHANT. Génialissime! Bon, je voulais essayer moi aussi, donc j'ai imité: le cerceau (oui oui, je sais faire du hula-hoop) le tambourin au dessus de la tête et j'essayais de chanter ça: 




Je vous préviens tout de suite, les gamines de Cipanas le chantaient mille fois mieux. (Les paroles font l'éloge de l'amour maternel sur tout autre chose dans le monde.)
S'en est suivit une séance ou j'ai essayé de leur apprendre à faire la roue. C'était MAGIQUE de les voir imiter chacun de mes mouvements, jusqu'au fait de rentrer le t-shirt dans le pantalon. Melani et Kim étaient un peu perplexes. 



Rien à faire: Mon prochain stage, je le fais chez Peter Pan. 

***


CIPANAS: GET YOUR HANDS DURTY !

Bon. Un peu trop d'eau a coulé sous les ponts pour que je puisse tout détailler. 
Mais je ne peux tout de même pas passer outre cette incroyable entrée en matière. 
Je m'en veux de ne pas pouvoir vous faire partager l'intégralité de la magie.
A l'avenir, je serai plus assidue, rien que pour vous! 


Nous sommes donc partis avec l'équipe pour accueillir une troupe de 200 élèves de l'Ecole Internationale de Jakarta au village YUM à Cipanas
pour mener une campagne de sensibilisation.


Le village YUM regroupe des terres agricoles (BIO!), un centre de formation pour les enfants et les jeunes du coin (Informatique, cours d'anglais, de couture et recherche d'emplois.), et les locaux pour accueillir les jeunes qui font un apprentissage au village. Les enfants de l'école venaient pour découvrir les programmes de YUM .
- mais aussi pour sortir un peu de la bulle "Jakarta" et voir un peu la campagne de plus près-

Là, pour le coup: On a mis les mains droit à la pâte.


On a alterné les activités sur deux jours: Dans le jardin: Récolte, plantation, "composting", fabrication de pesticides naturel, préparation des terres. On a aussi rénové les locaux: Peinture, pose de rideaux, remise à neuf de la playground. 



Le premier jour, j'étais chargée du "Gazebo" painting. (gaziibo peigne-ting) avec une petite équipe formidable de cinq ados. Trois de mes co-équipiers se sont découverts une passion frénétique pour la peinture, à en ruiner tous leurs vêtements tendances. Pour moi aussi, fringues ruinées, bonnes pour le fin fond du placard. J'étais vraiment fière et admirative de mon équipe, parce que dans d'autres ateliers, filles ET garçons chouinaient et exigeaient des gants pour toucher la terre. Non non, mes cinq petits peintres étaient vraiment motivés.



Toute la journée, le village grouillait d'activité, on aurait dit une fourmilière géante, 
débordante de couleur.  









Et le lendemain, REBELOTTE !
La magie de cette journée, c'est qu'on a fait venir les enfants du village, pour qu'ils travaillent en équipe avec les enfants de l'école internationale. Sacré contraste, mais des résultats fabuleux. On ne savait sérieusement plus ou donner de la tête, mais qu'est-ce que ça a reboosté les troupes! What else, avec leurs bouilles débordante de sourires et leurs éclats de rires.... 


( Workshop annimé avec Melani: Préparer la terre à la main. )
Sans rire, c'était une pure partie de plaisir. Les enfant criaient de joie dès qu'ils déterraient une "PINK CARROT!!!" (Des antécedents de patates douces.) C'est fou l'énergie qu'on peut tirer des enfants quand ils sont piqués par l’enthousiasme! On a aussi eu le plaisir de déterrer des milliers de verres de terre (Une des gamines, Sarah s'est trouvé la vocation de "worm-rescuer" - Si j'ai bien compris, ils en ont ramené un stock à l'école... Chacun son truc.).  On a aussi déterré des tongs, une montre, des bouteilles, plusieurs objets non identifiables, des pneus et un serpent. Nice le jardin bio! Après, je crois que c'est bon, la terre était prète. 

Tout ça, c'est pour la partie Workshop. Attendez un peu que je vous montre ce qui allait avec!
Mais pour cette partie:


Gosh! Que ça fait du bien de s'acharner à la tache !


Saturday, September 10, 2011

ON THE ROAD TO CIPANAS: PUNCAK PASS

What an experience! 
Imaginez: Plus de 4h de route pour sortir de Jakarta sur l'unique route qui relie la ville aux pic des collines proches. Il y a tellement de circulation et d'animation sur cette route que les weekends, on ferme l'accès dans un sens pendant deux heures, pour permettre l'accès dans l'autre, puis on alterne.






Le long de cette route, en gros, il y a toutes les activités imaginables dans une ville. Il y a toutes sortes de Warung, tous accolés, tous les mêmes: à vendre des fruits, des chips, des petits sachets de café, noix, sucreries. Il y a des tas de stands ou l'on peut laver ou réparer sa mobylette.  Tout ça, ça peut paraître normal le long d'une route qui sort d'une ville. 





Mais il y a aussi des établissements gouvernementaux,  des parcs animaliers, des maisons, des hôtels, des tas de mosquées , des restaurants, des villas à louer. La ville continue le long de la route en fait. Tout ça cache le magnifique paysage qui s'étend derrière: Plus on s'éloigne de la ville, plus les immeubles et maisons sont remplacées par des champs et des plantations de thé. 





Il faut savoir que sur cette route, sur le goudron, se mélangent minibus, voitures, mobylettes (allant de un passager à 5 passagers), vendeurs suicidaires, piétons, et tout cela sans le moindre carambolage! Les indonésiens conduisent A MERVEILLE! Les types sont capables de déboîter devant un minibus pour en doubler un autre, en esquivant les mobylettes et les piétons, en frôlant le bord de la route à un poil près (littéralement), tout cela sans klaxonner et sans exprimer la moindre émotion - Des génies- Au fait, ici, le volant est à droite et on double par la droite. Il n'y a que des Toyotas, les trois quarts sont noires et ressemblent à des mini vans étroits: 


Il y avait tellement de circulation que l'on a du s'arrêter au bord de la route. On en a profité pour manger. J'étais un peu mal à l'aise devant le buffet. Dans ma tête, la voix du guide "lonely planet" raisonnait: "Ne jamais manger de la nourriture exposée en buffets, susceptible d'être exposée toute la journée au contact des mouches.". Je fais une prière, touche du bois et croise les doigts avant de me servir du tofu, du poulet au piment (cet inévitable piment) et des légumes. Le tout servi avec du riz: typical javanese food, à manger par terre- après avoir enlevé ses chaussures- chose que j'ai tendance à oublier.... Ah oui, vous verrez sur la photo, en Indonésie, on mange avec une cuillère et une fourchette, pas avec un couteau! 



( L'équipe: Kim, Vanessa, Melani et moi! )

( Je viens d'avoir un maxi sursaut alors qu'un de mes potes cafards géants vient de me passer sur le pied ... )

LETS GET DOWN TO BUSINESS !

Premier réveil à Jakarta au son de l'appel de la prière à 4h du matin, ajoutez à cela les chants d'oiseaux inconnus et le fait qu'il fasse jour: Vous avez là un tout génialement dépaysant. Un peu plus tard, je lutte contre le Jet-lag et me convainc de l'importance de faire une bonne première impression à toute l'équipe de l'asso qui doit déjà  être au boulot dans la pièce en dessous: Je pointe le bout de mon nez dans le bureau et salue toute l'équipe. J'oscille entre le sentiment de ne pas savoir ou me mettre et l’excitation des premiers pas. Tout se passe bien. Rapidement, on m'embarque dans la cuisine (le lézard a disparu) ou je fais connaissance avec la bonne - C'est quelque chose de tout à fait commun ici- : Une toute petite vielle femme, qui parle à peine anglais. Sa voix est surement la plus aiguë et la plus joviale que je n'ai jamais entendu. Un concentré de gentillesse et d'affection - limite envahissant- Mon toast et deux trois morceaux de papaye (!) a peine avalés, je m'attable pour mon premier tête à tête avec Melani, une des board members, qui me documente et m'explique les principes de base qu'il me faut respecter à YUM ( Yayasan Usaha Mulia). C'est parti, on entre dans le vif du sujet.

Au cours de la journée, j’enchaîne les rendez-vous avec les membres de l'équipe ou chacun m'explique sa fonction dans l'asso, me parle des projets en cours, de l'histoire de l'asso, des difficultés, des enjeux. Bien que tout le monde soit sympathique avec moi, je comprends très vite que ça ne rigole pas, qu'il va falloir rapidement s'atteler au boulot: je dois apporter ma part à l'asso. Le planning est chargé, il y a plein d'évènements à organiser. J'aime sentir qu'on va être occupé, qu'il va y avoir de l'agitation! Pour vous illustrer le genre: J'apprends qu'on part le lendemain pour trois jours à Cipanas, une branche de YUM en périphérie de Jakarta, organiser une sorte de campagne de sensibilisation pour des enfants de Jakarta. (YALAH!) Le reste de la journée, je travaille sur une présentation qui doit être prête pour la semaine suivante. Je jubile d'avoir déjà quelques responsabilités.

La journée de travail se termine à 17h, Melani nous emmène Kim (une autre stagiaire) et moi dans le mall le plus proche. Je vous explique tout de suite ce qu'est un  mall à Jakarta. C'est tout simplement le lieu qui vous brise toutes vos illusions. Non, vous n'êtes pas parti pour Koh Lanta, et non, ça ne servait à rien d'emmener le stock de déodorant pour l'année, et oui, ici aussi on vend des combi-shorts et des tallons XXL, oui ça ne servait à rien de troquer toutes vos tenues féminines pour un bleu de travail avant le départ. Il y a même une piscine et un centre de gym... Je suis mitigée entre joyeuse hallucination et déception. (Oui, j'envisageait Koh Lanta.). On s'est tout de même aventuré à manger Indonésien pour le dîner: un Soto Ayam (Soupe poulet- pâtes de riz)  pour moi.



Pour aller à ce mall, on a littéralement emprunté un labyrinthe urbain. (Impossible de m'y aventurer seule, pas tant que mon portable ne marche pas!) On tournait, à droite, puis gauche, et rebelotte, entre des maisons de tout genre, des minuscules en taule, d'immenses, toutes barricadées. Le chemin du retour est magique. Bien qu'il fasse nuit, l'air est toujours très chaud, les ruelles sont toujours animées par ces fameux restaurants de rue (Des Warung). Certains font des grillades et enfument la rue. Il y a aussi des petits groupes d'hommes assis dans de minuscules recoins, entre deux maisons, fumant des Kretek et jouant aux échecs. Ici, il y a plein de chats dans les rues. Ils sont tous anorexiques et les trois-quarts n'ont pas de queue.  Dès qu'on croise des gens, on s'échange un "Hello!!". Les enfants nous regardent comme des extraterrestres et nous demandent "Whaaat iiis youur naaame? Whaaat iiis youur naame?". Je jubile. (J'aurai adoré vous montrer quelques images mais je n'avais pas l'appareil.)

De retour au bureau, on fait nos sacs pour Cipanas. Secrètement, j’espère me frotter à Koh Lanta là bas.

WELCOME TO JAKARTA

 Avant toute chose, JE VAIS BIEN !!! Pardon pour cette absence de nouvelles, mes premiers pas ici ce sont enchaînés à une vitesse  inimaginable.  Je ne peux pas vraiment tout vous raconter d'un coup, je vais donc tout reprendre depuis les premiers instants!

A ma descente de l'avion, il est 21h et quelques et je n'arrive pas croire que je marche à l'autre bout de la planète. La première chose que je remarque, hormis la chaleur, (qui m'avais déjà frappé à mon escale au Qatar): Le parfum chaleureux et épicé des cigarettes Kretek (Cigarettes indonésiennes au clou de girofle!).

Le seul souci que j'ai à gérer entre l'avion et la sortie, c'est de convaincre le douanier de l'intérêt de partir faire de l'humanitaire à mon âge. Je change un gros billet pour 1850 000 Rupies. J'ai l'air d'une amatrice perdue avec ma liasse de billets et ma grosse valise. Maintenant je dois sortir de l'aéroport. Là j'ai le coeur qui bat plus que jamais, cette fois, c'est parti! Un tas de types m'aborde "Where are you going, are you sure you know where you are going?" (Des chauffeurs de taxi qui veulent à tout prix que je les choisisse.). Je prie pour que l'on soit bien venu me chercher, et je trouve rapidement un panneau avec mon nom. Le type qui le tiens ne parle qu'indonésien mais je ne peux pas m'empêcher d'essayer d'engager une conversation en anglais tout le long du voyage jusqu'à l'asso.


Je roule dans Jakarta, il est minuit mais la ville fourmille de partout. On se fait doubler par une mobylette toutes les dix secondes, aux fenêtres des autres voitures, tout le monde me souri, étant blanche aux cheveux bouclés... Ça promet. Le long du trottoir, de minuscules voiturettes qui vendent de la nourriture défilent, flanquées de tas de types accroupis qui nous regardent passer. J'essaye de découvrir Jakarta mais tout ce que je distingue dans la nuit, c'est l’enchaînement aléatoire des bâtiments: Un immeuble luxueux - une maison en taule - Un immeuble Nestlé - Une zone résidentielle douteuse - Un panneau d'affichage Blackberry plus gros qu'un terrain de basket - Une mosquée - Un centre commercial Carrefour (?) - Un Hotel 25 étoiles - Une maison en taule - et ainsi de suite.

On arrive à la résidence ou se trouve le bureau de l'association. Le chemin entre la grille et l'asso est interminable, on zigzague entre des maisons très différentes les unes des autres. L'architecture oscille entre la villa gallo-romaine et la case africaine - Je n'arrive décidément pas catégoriser cette ville - On s'arrête enfin devant une maison blanche très sobre. Je rentre et m'attends à un accueil, n'importe lequel, mais un accueil. Et là: Personne! Bon (D'accord, il est 00h30)... je souri au chauffeur qui ne dit toujours rien et commence à explorer les lieux. (Il y a un lézard dans l'évier de la cuisine et des cafards gros comme mes deux pouces réunis qui foncent dans tous les sens.) Une fois avoir bien vu toutes les pièces, le chauffeur pose ma valise dans ma chambre et me dit au revoir. Je me retrouve toute seule avec ma valise dans une maison-Bureau quelque part dans Jakarta. Ok. Là, j'ai réalisé que j'étais arrivée. Vite, Je sors Mon portable...qui ne marche pas. (Merci le service clientèle n°1 Bouygues Telecom pour sa non-activation du mode international!) J'essaye tous les téléphones du bureau pour appeler ma famille, sans réussite. J'arrive à me connecter à internet et laisse des messages un peu partout pour dire que je suis en vie. (Partout sauf sur mon blog, Pardon). Merci Internet!

Dans ma chambre, les fenêtres ne ferment pas, il n'y a que moustiquaires (trouées) et rideaux. Après avoir vérifié tous les recoins de la chambre qu'il n'y ai pas d'insecte sur-dimensionné ét m'être badigeonnée d'anti-moustique, je me suis rapidement endormie d'épuisement.


I was finaly there!